“ the first face this face saw „

Allez savoir pourquoi, je m'étais approché du Tardis et j'étais entré dedans. Je savais très bien qu'elle ne se remettrait pas à fonctionner du jour au lendemain, mais j'étais entré quand même. Juste pour me promener devant la console, exécuter quelque pas de danse dans les escaliers, vérifier le moteur. Bref, le genre de choses que je fais quand Tardis va bien. Et quand je m'ennuie aussi, soyons honnête. Autant dire qu'en ce moment, je m'ennuyais. Londres était une ville merveilleuse, toujours en mouvement, mais quand vous êtes habitué à y rencontrer Shakespeare ou à fricoter avec Elisabeth I, le Londres de 2012, le Londres "normal" vous semble un peu fade. Si, au moins, on avait droit à une petite invasion de temps en temps ou un mystère impliquant quelques aliens et des sauts temporels, mais non rien de tout ça. Bien sûr, les deux autres docteurs et moi, nous étions tombés d'accord : les invasions, attaques et autres joyeusetés devraient arriver d'ici peu. La présence de trois docteurs en même point de l'espace-temps, il y a de quoi attirer du monstre. Oh ! Bien sûr, j'avais déjà vu quelques Sontariens et un ou deux Siluriens, mais c'était plutôt l'arrivé possible des Daleks ou la présence des anges pleureurs qui m'inquiétaient le plus.
Essayant de chasser toutes ses pensées de mon esprit et surtout pour m'aider à réfléchir plus clairement, j'enlevais ma veste, retroussais mes manches et commençais à bidouiller les moteurs et autres circuits du Tardis. C'était plutôt apaisant et ça me permettait de mettre de l'ordre dans mes pensées. Je fus bien vite limité dans mes possibilités puisque mon tournevis refusait, obstinément, de fonctionner lui aussi. « Raaah ! Fichu tournevis ! ». Dans un accès de rage et surtout de frustration, je le lançais par terre puis me précipitais pour le ramasser avec des gestes précautionneux ; comme une mère avec son enfant. « Désolé, tournevis, mais en ce moment, j'ai un peu de mal à me contenir ; rien ne marche, c'est frustrant ».

Si l'inactivité du Tardis était inquiétante, elle avait vite laissé place à un autre sentiment. La grossesse d'Amy n'était pas vraiment un secret pour moi et j'avoue que je m'inquiétais un peu de la naissance d'un enfant dans ces conditions-là : en pleine distorsion temporelle. D'autant plus qu'elle avait oublié l'identité de son premier enfant ou même qu'elle avait eu un premier enfant. Je n'avais toujours pas décidé quoi faire de cette information et en attendant je la gardais pour moi. J'étais comme ça : secret, mystérieux. Même Amy ne connaissait pas grand chose de moi au final. Mais comment lui parler de tout ça sans faire peser un très lourd fardeau sur ses épaules. Non, elle devait vivre heureuse, elle devait aimer Rory et surtout elle devait me quitter pour son propre bien. Mais pas du tout de suite. Je profitais, un peu égoïstement, de ces derniers instants avec elle. Des moments privilégiés, hors du temps, qui s'effacerait dès que nous aurons rejoint notre ligne temporelle.
Je secouais la tête. Encore des pensées bien sombres. Je resserrais mon nœud papillon et me rassérénais intérieurement. Je suis le Docteur, je n'ai pas le droit de perdre espoir. J'entonnais même un petit chant guilleret en sifflotant quand j'entendis le bruit caractéristique des portes du Tardis.

Spoiler:

You're my best friend

Amélia Pond n'était pas faite pour la vie de tous les jours et la routine. Et ça il y avait quelqu'un qui le comprenait très bien. Elle ne pouvait pas vraiment se confier auprès de Rory car ce dernier se plaisait tout simplement dans leur vie tranquille et Amy n'avait pas vraiment d'ami qui ne la prendrait pas pour une folle en entendant ces histoires de voyages dans le temps et de TARDIS. Elle grimaça, bien assise sur son canapé en train de lire un livre, emmitouflée dans une couverture. Rory avait fait en sorte qu'elle n'ait pas besoin de se lever avant de partir, elle avait des biscuits et du thé à porter de mains sans oublier la télécommande de la télévision. En bref, tout pour passer une bonne après midi. "Oh et puis zut!" déclara Amy avant d'envoyer voler sa couverture et de courir dans sa chambre pour enfiler quelque chose de plus décent. Pas certain que le Docteur soit content de la voir en pyjama, quoi que, il l'avait déjà vue avec moins de vêtements que cela… Amy avait déjà le sourire aux lèvres alors qu'elle s'habillait, luttant pendant quelques secondes pour passer ses bottes. Elle ne savait pas pourquoi, cela semblait important, elle se devait d'être présentable pour aller voir son meilleur ami, d'autant plus qu'elle avait quelque chose d'important à lui annoncer. Elle redoutait sa réaction mais en même temps, le Docteur était tellement imprévisible… Un côté dont elle ne se lasserait jamais d'ailleurs. Amy sortit quelques minutes plus tard, ses lunettes sur le nez et son trench coat sur les épaules, tenant toujours son livre dans la main. Elle héla un taxi, hors de question de faire conduire une femme enceinte, en plus, Rory ne lui pardonnerait jamais… Ses mains ne cessaient de remuer dans le taxi et pour cause, à quand remontait la dernière fois qu'elle avait vu Eleven? Beaucoup trop loin.

Cette histoire de TARDIS qui s'écrase en plein Londres semblait remonter à bien loin à présent, la rouquine étant bien trop occupée à prévoir le futur avec Rory. Le Docteur ferait-il parti de ce futur? La jeune femme aimait se dire que oui, peut être que cela deviendrait plus difficile, mais ils réussiraient tout de même à se voir et ce, même si le TARDIS était réparé, non? Son meilleur ami ne pouvait tout simplement pas disparaître d'un simple battement de cils n'est-ce pas? Tout d'un coup, en descendant du taxis, devant Buckingham Palace, Amy n'était pas aussi sure. Elle avait l'impression d'être redevenue cette petite fille craintive qui était effrayée par les bruits venant de la fissure dans sa chambre. Fort heureusement, ce n'était pas un policier qui était venu la sauver, mais bien le Docteur. Elle pouvait le faire, confronter Eleven à la réalité, à sa réalité. Elle prit une profonde inspiration avant de pénétrer dans le palais de la reine, fort heureusement, le Docteur avait fait comprendre à la sécurité qu'Amélia Pond était une invité de marque. Un agent de la sécurité la conduisit jusqu'au TARDIS où Eleven était visiblement et Amelia le remercia avant de porter son regard sur la boite bleue. Elle lui avait manqué en plus de tout ça, elle perdit quelques secondes pour caresser la porte avant de l'ouvrir. Eleven fut très facile à repérer, en train de bricoler le TARDIS, son noeud papillon bien visible. "Alors toujours en train de broyer du noir?" lança Amy en se rapprochant du Docteur, ne comprenant absolument rien à la machinerie du TARDIS. Elle posa un coude contre la console, un sourire sur le visage. Si seulement tout était comme avant et qu'ils pouvaient partir pour une autre aventure…

“ glorious pond „

Amy Pond. Ce petit bout de femme roux au caractère bien trempé. A chaque fois qu'elle entrait dans une pièce, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire et à chaque fois qu'elle n'était plus là, je ressentais une horrible sensation de vide. J'avais du mal à imaginer ma vie sans elle et sans Rory aussi. Sans mes Ponds. Je deviendrais sûrement un être aussi solitaire que malheureux. Je me mettais une claque mentale pour oublier tout ça. L'important, c'était le présent, le reste arrivera bien assez tôt. « Alors toujours en train de broyer du noir ? ». Je lui adressais un grand sourire, un peu triste peut être, et je me précipitais sur elle pour la prendre dans mes bras. « Amelia Pond, depuis le temps tu devrais savoir que je suis mister Happy, comme Droopy ... Euh, non attends ». Je réfléchissais quelques secondes. « Droopy est un chien, non, non oublie je suis pas comme Droopy, je suis le docteur, je suis mister cool, ce sera bien suffisant ». Je retournais bidouiller le Tardis sans grande conviction, mais avec un grand sourire aux lèvres. « Ah ! Mon Tardis, un noeud pap' et Amy Pond, rien de tel pour passer un bon moment ... enfin ça et si le Tardis fonctionnait encore ». J'attrapais un câble qui dépassait et qui ne servait à rien avant de le jeter au dessus de mon épaule sans plus de considération. Puis je me relevais d'un seul coup et me tournais vers Amy.

« Tu ne devrais pas être au lit, Madame Williams ? ». Je sortais toute sorte d'objet de mes poches dont un canard en plastique. Quelqu'un, un jour, m'avait demandé si c'était un canard en plastique de l'espace. S'il pouvait voler et si ses yeux étaient, en fait, des mini-caméras espions, mais il se trouve qu'en fait ce canard est juste un canard. Je sortais enfin un stéthoscope que je tendais, presque menaçant, vers Amy. « Allez Pond, on se laisse ausculter et pas de résistance ; ordre du docteur ». Je testais mon stéthoscope sur Tardis avant de m'approcher d'Amelia. Je n'allais pas le cacher, j'étais plutôt inquiet pour cette grossesse. Bien sûr, je lui souhaitais vraiment d'avoir cet enfant, mais si sa grossesse se passait mal et si, comme pour River, elle donnait encore naissance à un hybride mi-humain, mi-allez-savoir-quoi. Je la regardais longuement en fronçant les sourcils, je savais qu'elle connaissait cette expression et qu'elle verrait vite que je m'inquiétais pour elle ; comme toujours d'ailleurs. Mais je pris les devants en prenant la parole. « D'ailleurs, pourquoi es-tu venu ici ? ». Je la regardais du coin de l'oeil en faisant semblant d'être absorbé par ce que j'entendais avec le stéthoscope ; en fait, je crois qu'il n'a jamais vraiment marché, mais tant pis. « J'ai l'impression que tu as quelque chose à me demander, j'ai raison ? ».

C'était ironique dans un sens que son meilleur ami se fasse appeler le Docteur et que son mari soit infirmier, pas vrai? Amy aurait pu presque en rire si elle ne savait pas ce que pouvait signifier être le Docteur. Probablement la créature la plus vieille et la plus intelligente de tout l'univers. Parfois, elle se demandait comment il faisait pour vivre avec ce fardeau, surtout quand il lui lançait ce regard inquiet. Était-ce mal de dire que ce regard avait manqué à Amy? Tout comme sa façon de dire des choses qui n'avaient pas particulièrement de sens ou même le fait qu'il ait un stéthoscope ou un canard en plastique. Amy eut un léger rire avant que le Docteur ne se rapproche lui demandant comment elle allait. Eh bien, à part les vomissements, tout était sous contrôle, physiquement, elle allait bien, elle était juste... enceinte. Mince, et si le Docteur le savait déjà? Lui qui savait tout peut être que... Mais au moins, il prenait la peine de lui poser la question, pas vrai? "Tu n'es même pas un vrai docteur d'abord et qui a un stéthoscope caché dans ses poches, hmmm?" À part Eleven? Probablement personne. "Et j'ai assez dormi, d'ailleurs ces temps ci je ne fais que ça à cause de ma..." Amy s'interrompit, ne voulant pas en révéler trop non plus. Non, pas tant qu'elle n'était pas encore prête et puis il fallait trouver le moment parfait. "Mais assez parlé de moi!" s'exclama t-elle en écartant légèrement le stéthoscope. "J'espère au moins que tu sors un peu de ta boite magique, est-ce que tu as vu Londres récemment? Hmmm? Je suis certain qu'on pourrait trouver quelque chose d'intéressant à faire, même pour un seigneur du temps! Pourquoi pas un peu de shopping histoire de se débarrasser définitivement de ce noeud papillon?" demanda finalement la rouquine en jouant avec ce dernier, plus pour taquiner Eleven qu'autre chose.

Très franchement, elle le voyait mal dans un rayon rempli de vêtements ou même dans une cabine d'essayage, c'était ainsi qu'elle aimait voir le Docteur, les cheveux tombant sur le visage, son noeud papillon autour du cou... De cette manière, elle avait presque l'impression que le temps n'avait aucune emprise sur son Docteur et qu'il serait toujours là pour elle. Malheureusement, Amy ne pouvait pas en dire autant, il fallait qu'elle trouve le courage de lui avouer qu'elle et Rory avaient décidé d'arrêter tout ça, pour de bon et d'avoir ce bébé dans le meilleures conditions possibles et juste... Qu'une fois que le TARDIS serait réparé eh bien... Il n'y aurait simplement plus de "come along Pond" ou encore Rory qui exigeait qu'ils s'arrêtent pour aller manger quelque part, sans oublier la fois où ils avaient fini sur une plage, Amy et Rory en train de faire un château et le Docteur un TARDIS des sables... Tout ceci allait lui manquer terriblement, il allait lui manquait terriblement. Le regard d'Amy se porta sur la console, suppliant du regard la machine de s'allumer en faisant ce bruit si caractéristique. "Tout serait tellement plus simple si le TARDIS fonctionnait pas vrai?" murmura t-elle d'un air absent, ne sachant plus vraiment à qui elle parlait. "Juste un petit voyage de cinq minutes... Amélia Pond et le Docteur... Sans oublier le dernier centurion... Dis si c'était à refaire, tu me prendrais de nouveau avec toi?" Les yeux d'Amy se posèrent de nouveau sur le Docteur, un sourire triste sur les lèvres, elle pouvait sentir les larmes lui monter aux yeux mais c'était stupide, elle s'éloignait de lui pour pouvoir être heureuse, pas vrai?

“ mad impossible amy pond „

« Tu n'es même pas un vrai docteur d'abord et qui a un stéthoscope caché dans ses poches, hmmm? ». Elle semblait éluder la question et en même temps comment pourrais-je lui en vouloir ; je fais ça tout le temps, éluder les questions. « Pas un vrai docteur, pas un vrai docteur et ça c'est quoi ». Je sortais un papier d'une de mes poches, une sorte de diplôme signé par le docteur Bell et qui attestait de mes qualifications. « Ah ! Ce bon vieux docteur Bell, tu aurais du nous voir tous les deux Amy, allant de patient en patient ... ». Je me replongeais dans mes souvenirs, mais en était aussitôt tiré par la voix d'Amy. « Et j'ai assez dormi, d'ailleurs ces temps-ci je ne fais que ça à cause de ma... ». Elle ne voulait pas le dire. Bien sûr qu'elle ne voulait pas le dire. Je fis semblant de ne pas entendre qu'elle s'était retenue de prononcer un mot, feindre l'inattention était une deuxième nature chez moi. En même temps quand on est le docteur, il faut savoir rester secret, on s'entoure de mystères et on ne laisse personne entrer ; quoique. Si elle évitait de parler de sa grossesse, c'est sûrement de ce qu'elle impliquait : elle finirait par me quitter pour pouvoir élever son enfant. Elle et Rory voudront être tranquille pour vivre leur vie de famille, c'est normal. Je me détournais d'Amy, faisant semblant de m'intéresser à la console du Tardis, pour pouvoir cacher les quelques larmes qui montaient et me recomposer un air guilleret. « Mais assez parlé de moi ! ». Je souriais en voyant qu'elle débordait d'énergie ; Amy Pond était une femme forte, j'ai vraiment le don pour choisir mes compagnons. « J'espère au moins que tu sors un peu de ta boîte magique, est-ce que tu as vu Londres récemment ? Hmmm ? Je suis certain qu'on pourrait trouver quelque chose d'intéressant à faire, même pour un seigneur du temps! Pourquoi pas un peu de shopping histoire de se débarrasser définitivement de ce noeud papillon? ». Je prenais un air outré en portant mes mains à ma gorge comme pour protéger ce petit bout de tissu auquel je tenais tant. Pendant un moment, je m'imaginais dans un magasin, suivant Amy, Rory à mes côtés, les bras couverts de paquets et Amy qui nous achèteraient des vêtements et nous habilleraient comme des poupées. Je souriais à cette pensée tout en me disant qu'avec Amy Pond, c'était possible. « Les nœuds pap' sont cool. Tu n'apprendras donc jamais ». Amy joua distraitement avec mon nœud papillon et pendant un moment, elle sembla comme absente, plongée dans ses pensées.

Je pouvais presque voir les rouages de son cerveau en action. Je devinais ses pensées et sans avoir recours à aucun de mes tours de passe-passe psychique. Inutile de vous dire que je pensais la même chose. J'étais obnubilé par cette possibilité : le départ des Ponds. Pendant qu'on voyage à travers le temps et l'espace, qu'on combat toutes sortes de menaces extraterrestres, on a pas le temps de penser à tout ça. On fuit les problèmes du quotidien en voguant de planètes en planètes, on s'émerveille de la naissance d'une étoile, on s'attriste de la voir mourir. Le quotidien vous semble bien peu de choses face à l'immensité de l'univers. Votre petite maison, dans une petite ville, d'un petit pays, d'une petite planète, dans une petite galaxie de cet immense univers, paraît totalement dérisoire. Mais il arrive un jour où son chez-soi commence à nous manquer, on veut revoir cette petite maison, on veut revoir cette petite ville de ce petit pays qu'on aime tant. J'aimerais retrouver mon chez-moi. C'est assez ironique d'ailleurs : j'ai fait tellement d'effort pour le quitter et aujourd'hui qu'il est parfaitement inaccessible, je me rends compte à quel point il me manque. « Tout serait tellement plus simple si le TARDIS fonctionnait pas vrai? ». Gotcha, docteur. Cette fois, c'est elle qui semble avoir lu dans tes pensées. « Juste un petit voyage de cinq minutes... Amélia Pond et le Docteur... Sans oublier le dernier centurion... Dis si c'était à refaire, tu me prendrais de nouveau avec toi? ». On y était, elle allait aborder le sujet qu'elle ne voulait pas aborder ; qu'on ne voulait pas aborder. « Bien sûr ». Ma voix était un peu plus faible que d'habitude, presque un murmure. Je pris Amelia dans mes bras comme j'avais l'habitude de le faire. « Amy, tu seras toujours la bienvenue, toujours. Tu es Amelia Pond, la fille qui a attendu, la fille qui m'a attendu. Je reviendrais toujours pour toi et si c'était à refaire, je le referais, je viendrais te chercher la nuit avant ton mariage et je t’emmènerais, je t'emmènerais partout : prochain arrêt, n'importe où ».

First and Last Times

Amelia et Eleven étaient plus que doués pour ne pas parler des choses qui fâchent. Le Docteur le faisait tout le temps avec elle, et la rouquine le faisait toujours avec Rory. Elle avait appris avec le meilleur après tout, et puis qu'est-ce qu'il y avait de mal à retarder les choses affreuses et horribles, toutes celles qu'on avait pas envie d'entendre? Non, cela ne pouvait pas être si terrible que cela pas vrai? Amy laissa le Docteur la prendre dans ses bras, les propres bras de la rouquine se refermant sur la veste en tweed si familière de son meilleur ami. Ça, c'était le Docteur, ça elle connaissait, c'était un peu comme retourner à la maison après une journée pourrie, elle avait même sa propre chambre dans le TARDIS et ce, malgré le fait que Rory n'aime pas vraiment les lits superposés. Mais c'était cool n'est-ce pas? Amelia Pond, the girl who waited… Elle n'allait plus attendre pour son Docteur à présent, elle n'allait plus attendre du tout… Il y avait des larmes à présent sur les joues d'Amy et elle s'écarta du Docteur, s'essuyant rapidement les yeux, pour qu'il ne la voit pas dans cet état là. "Ça me paraît tellement loin tout ça." murmura t-elle avec la voix brisée. "Moi en train de me demander si c'est une bonne idée ce mariage et toi qui débarque dans ta boite bleue et après tous ces voyages, toutes ces planètes… Pourquoi est-ce que le temps passe si vite Docteur?" Oui. Elle demandait cela à celui qui voyageait dans une machine à remonter le temps, celui qui passait sa vie à courir. Mais que fuyait-il? Amy le lui avait demandé tellement de fois et à chaque fois, il avait fait mine de ne pas entendre la rouquine, passant à autre chose.

"J'aurais aimé pouvoir courir pour toujours avec toi, te dire que j'aurais été là jusqu'à la fin de toi mais … c'est l'inverse qui va se passer pas vrai? Et il ne faut pas que tu vois…" Amy n'arriva pas à finir sa phrase, pleurant véritablement à présent. Pourquoi? Parce qu'elle allait devoir dire au revoir à son meilleur ami et qu'elle ne savait pas vraiment ce qui allait se passer à partir de maintenant? Eleven trouverait un autre compagnon? Il l'oublierait? Elle deviendrait vieille et finirait par mourir dans son rocking chair, tenant la main de Rory? Amy finit par s'asseoir sur le sol du TARDIS, une main posée sur son ventre, levant les yeux vers Eleven. "Je suis enceinte Docteur, je suis enceinte et ça me terrifie autant que ça m'enchante. Parce que ça veut dire que je vais enfin avoir une famille avec Rory. Mais ça veut dire plus de voyages dans le TARDIS, plus de…" Amy prit une profonde inspiration, secouée d'un nouveau sanglot, elle ne savait pas si c'était simplement les hormones ou bien parce qu'elle était véritablement triste, pour la première fois depuis trop longtemps d'ailleurs.

Spoiler: