Il l’avait fait.
Les énergies libérées avaient fait leur travail.
La boucle temporelle se chargerait du reste.
Seul le TARDIS, d’où il avait tout enclenché, restait en dehors du nœud.
Des millions d’innocents, condamnés à revivre à jamais la Guerre du Temps.
Et à jamais, dans tous les espaces.
Et à jamais, dans tous les temps.
Plus de Dalek.
Et à jamais, dans tous les espaces.
Et à jamais, dans tous les temps.
Plus de Seigneurs du Temps.
Et à jamais, dans tous les espaces.
Et à jamais, dans tous les temps.
Il serait seul.
Ça avait été le prix à payer.
Il l’avait fait.
Froid, ô, tellement froid. Loin des siens.
Sans amis, sans ennemis.
Plus que lui dans tout l’univers.
Lui, le TARDIS, et ses blessures.
Dans son âme, dans son esprit, et dans…
*Le Docteur porta ses mains à son ventre.*
« Oh… »
*Il tomba à genoux au sol.*
« D’un autre côté, c’est peut-être mieux ainsi, n’est-ce pas? La Guerre du Temps est à jamais terminée, tous sont morts. Je devrais dormir. »
*Le Docteur se releva et se rendit doucement au tableau de contrôle.*
Ils étaient sept au départ autours de la console.
Aujourd’hui, il était seul.
Ou était-ce hier, ou même demain?
Il sentait son corps trembler de l’intérieur et la sensation de chaleur froide, de mort vivante et d’espoir final l’envahir.
Faisant le tour du cœur du TARDIS, le huitième Docteur savait qu’il ressentait ses dernières émotions, ses dernières douleurs et ses dernières joies et se senti plus que jamais… humain.
*PROGRAMME 3-ZK, mise en orbite autour d’une planète connue, sécurité maximale électromagnétique, bouclier au point le plus fort, verrouillage temporel et spatial pour 24 heures.*
Il était temps de partir.
La guerre du temps perdait son dernier guerrier.
Tout le monde avait perdu, définitivement.
Définitivement.
Même le TARDIS allait changer, il le sentait.
Lui aussi avait ses propres blessures à guérir.
Lui aussi était le dernier.
« Le dernier seigneur du temps, dans le dernier TARDIS. »
*Le huitième Docteur soupira.*
« Bonne chance. »
Sensationdefroidintensequibrûleettiraillementdetouslescôtésquidéchirrel’enveloppe
d’avantpourquesortecequ’ilyaàl’intérieurdenouveauquipousseetquiestenconflitavec
cequ’ilyavait,surtoutnepasluttercarlemaldevientrapidementapaisantetl’énergie
m’entoure,maismoncorpsestsifaiblequemaintenantjetombealorsquejen’aijamaisété
aussivivant,maisaussifaiblecarjesuisunnouveaunéquialapuissanced’undemidieupour
encore48heuresmaislesommeilm’enporteetjetombesurlagrilleduTARDISquibouge
sousmoialorsquemesyeuxnerépondentplus.
(…)
J’ouvre les yeux.
Les souvenirs remontent, mais ils sont lointains.
Mais ils restent.
Mais ils sont lointains.
Je regarde autour de moi.
Où suis-je?
C’est le TARDIS comme je ne l’ai jamais vu, il s’est encore surpassé.
L’intérieur de la cabine bleue est plus moderne qu’avant, 6 piliers de béton soutiennent la voute incrustée de lumière et la console est un peu plus petite qu’avant. La Matrice semble se trouver dans une série de tube éclairés d’une lumière verte au centre du tableau de commande et des fils pendent autour de moi.
En un mot?
Je souris :
« Fantastique! »
Qui suis-je?
Je trouve l’escalier principal, la penderie semble être à l’étage -3.
Je descends, attrape un T-shirt et un pantalon noir pour les enfiler. Un morceau de vêtement s’échappe de son rayon. Je le prends, c’est un veston en cuir. Je jette un coup d’œil amusé au TARDIS et m’en vêtis sans poser de question. Je me sens comme lui, moderne, nouveau, charmant et lumineux.
En un mot?
Je souris, c’est ce que je suis-je crois. « Fantastique. »
De retour devant la console.
J’évite de penser au passé, je regarde vers l’avenir, vers l’avant, et ce que je vois est… fantastique, un monde au complet et l’éternité pour l’explorer, des milliers de problèmes à défaire, d’énigmes à résoudre, de gens à rencontrer et de dangers à fuir.
Je regarde droit devant moi, je souris, je suis heureux aussi, j’ai le monde qui m’attend, le TARDIS qui me mène exactement où je dois être et la volonté qu’il faut pour faire ce qui doit être fait, maintenant je souris de toutes mes dents et j’esquisse un pas de danse vers la console.
Trop tard, ma première aventure m’a déjà trouvé, à moins de 48 heures de mon dernier cycle régénérationnel, je me sens avec raison invincible.
Droit devant moi, et où que porte mon regard, une lumière blanche semble envahir le TARDIS.
Que vienne à moi l’excitation, le danger, les problèmes, les énigmes!
Univers, je te tiens au creux de mon TARDIS et tu me tiens au centre de ton infinité!
La lumière englobe le TARDIS, et la lumière filtre au travers des parois, mon regard est attiré par un objet sur la console, mon tournevis! Comme si on me disait, la route est pleine de danger, tient, voici pour t’aider.
Merci.
Je suis aveuglé.
Je ferme les yeux.
La lumière s’estompe.
J’ouvre les yeux.
Londres, décembre 2012.
C’est parti.