« Tu reviens quand papa ? », demandai-je avec des grandes étoiles dans les yeux. Je n'étais qu'un petit garçon et pour moi mon père était un héros. Il servait comme capitaine sur un navire qui voguait dans les étoiles. Je le vis me prendre dans ses bras. Je ne semblais peser rien pour lui. Il posa sur ses genoux. J'ai pu sentir l'odeur forte de tabac froid que j'adorais mais qui me donnait envie de tousser. Je me frottais à son costume impeccable comme un jeune chaton qui essayerait de le marquer de mon odeur. «  Bientôt, Alonzo ! Et, en attendant, c'est toi l'homme de la maison, tu comprends ce que cela veut dire ? » Je hochai la tête tout content de cette responsabilité, sans comprendre que ce moment me marquerait pour toute ma vie et que pendant celle-ci je courrais pour courir mes responsabilités – d'Homme, d’officier, mais aussi de fils - « A vos ordres mon capitaine ! » Mon salut militaire fit rire mon père aux éclats et il posa sa casquette sur ma tête. Elle était bien sûr trop grande, mais je décidais de ne pas la retirer ni pour dormir ou sortir tant qu'il ne serait pas revenu. Sans savoir, qu'il ne reviendrait jamais.
« Nous sommes ici tous réunis pour rendre un dernier hommage au grand capitaine Frame. Il... » Je ne pouvais en entendre plus. Je prenais la fuite et je quittais la cérémonie les larmes aux yeux et main tenant sa casquette jusqu'à m'en faire saigner les doigts. Je ne pouvais croire qu'il était mort. Je m'en fichais qu'on me dise qu'il était mort en héros. Qu'il avait sauvé une centaine de personnes avant de trouver la mort avec son vaisseau. Je ne voulais pas d'un héros mort. Je voulais mon père. Je m'arrêtais le cœur à l'agonie et fondais en larmes. Je sentis alors la main de ma mère se poser sur mon épaule. « Je suis là mon grand. Tu as le droit de pleurer. » Je tombais dans ses bras. «  C'est pas juste, maman. C'est pas juste ! » Elle me caressa les cheveux avec sa douceur naturelle. «  La vie n'est pas juste, Alonzo. Elle ne le serra jamais. Tu dois te battre pour elle, tu comprends ? » J'étais trop jeune pour comprendre ses paroles, mais c'est bien plus tard sur un cerveau vaisseau Titanic que j'ai compris ses paroles.

La première chose que j'ai pensé en le voyant: Mais c'est qui cet hurluberlu ? Mais, je pense que c'est ce que tout le monde se dit en rencontrant pour la première fois le docteur. Avant de se rentre compte à quel point il est extraordinaire. C'était les fêtes sur la planète terre et je voguais pour mon premier voyage comme premier aspirant sur Le Titanic pour le célèbre Max Capricorn. J'en ai vécu une aventure avec le Docteur. J'ai vu la mutinerie de mon propre commandant de bord: le capitaine Hardaker. Je me suis fait tiré dessus. J'ai été bloqué dans la salle des machines. J'ai essayé de l'aider pour empêcher l'arrêt des moteurs. Je pensais même que cela allait notre fin quand les moteurs se sont arrêtés et que nous avons foncés vers Buckingham palace. Mais, il nous a tous sauvés ou en tout cas presque tout le monde. Je n'oublierais jamais ce qu'il a fait et comment il a déjoué les sombres projets de Monsieur Capricorn. Il est mon héros. Je sais que cela fait enfantin de dire cela, mais pour certain je ne suis qu'un gamin encore. Je suis loin d'être le vieux loup de mer qu'on pourrait s'attendre. Mais, qui sait un jour, peut-être ?

C'est ainsi que je l'ai rencontré. Le capitaine Jack Harkness. Le si beau et séduisant Jack Harkness. Cela ne fut qu'un moment d'une nuit, mais quelle nuit pour moi. Il ne m'a rien offert plus que son si doux sourire en me quittant le lendemain. Je lui ai rien fait promettre. Je n'avais pas ce droit. Je sentais qu'il avait quelqu'un d'autre ou tout simplement qu'il n'y avait rien de plus que ses draps encore chaud de son odeur entre nous. J'ai essayé de l'oublier. Je me suis plongé dans le travail. J'ai arrêté de demander des permissions. J'ai arrêté de rendre visite à ma pauvre vieille mère. J'ai mis du temps avant de comprendre cette obsession que j'avais pour lui. Que j'avais beau m'oublier dans d'autres bras, il n'y avait que son visage qui me revenait. Je maigrissais. Je dépérissais. Je devais faire quelque chose. J'avais rencontré le Docteur. Nous avions empêché la chute du Titanic. Je ne pouvais baisser les bras et abandonner ce combat alors me voilà. J'ai demandé une permission et prit des vacances. Je pouvais aller n'importe où, dans n'importe quelle galaxie. Mais, je décidais de les passer à Londres sur Terre dans le système solaire. Pour les yeux de tous, je ne suis qu'un touriste de plus. Un touriste follement amoureux. Cela va être drôle pour quelqu'un comme moi qui ne connais rien à la terre. Sur la planète Sto, nous avons une vieille tradition, je vous montre ?